
Hogan Lovells 2024 Election Impact and Congressional Outlook Report
Le bureau Parisien de Hogan Lovells a le plaisir de vous adresser sa lettre d'information mensuelle qui vous présente les Actualités législatives et réglementaires du mois de mars 2025.
Ces Actualités législatives et réglementaires vous sont communiquées à titre d'information. Elles n'ont pas vocation à être exhaustives ou à constituer un avis juridique.
A la une en mars : Interdiction des cigarettes électroniques jetables ; Publication de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellent des générations en agriculture ; Modification du régime des organismes de placement collectif ; Abandon de la proposition de la Commission européenne sur les brevets essentiels aux normes
Retrouvez toutes les actualités par thème : Commercial ; Données personnelles ; Droit public économique ; Environnement ; Immobilier ; Marchés de capitaux ; Propriété intellectuelle
La loi n°2025-175 du 24 février 2025 a introduit un nouvel article L. 3513-5-1 dans le Code de la santé publique (« CSP »), interdisant la détention en vue de la vente, de la distribution ou de l'offre à titre gratuit, la mise en vente, la distribution ou l'offre à titre gratuit des cigarettes électroniques jetables, communément appelées « puffs ». Cette interdiction s’applique à tous les dispositifs de vapotage préremplis d’un liquide et non rechargeables, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable.
Par ailleurs, la même loi modifie l’article L. 3515-3 du CSP, qui sanctionne les pratiques prohibées, en reprenant la liste des interdictions énoncées à l’article L. 3513-5-1 et en y ajoutant la fabrication de ces dispositifs. Le manque d’harmonisation entre ces deux articles, comme souvent dans le CSP, est regrettable car il laisse planer une incertitude quant à la volonté d’interdire ou non la fabrication des puffs sur le territoire français. Il reste ainsi à voir si une future modification du CSP permettra de lever cette incohérence rédactionnelle et de clarifier la portée exacte de l’interdiction.
Le texte de loi repose sur deux principaux motifs : d’une part, la préoccupation sanitaire, liée à la consommation de nicotine et au risque d’initiation au tabagisme chez les adolescents ; d’autre part, l’impact environnemental des puffs, en raison de la présence de batteries et de plastiques difficiles à recycler. Le non-respect de ces dispositions est passible d’une amende pouvant atteindre 100 000 euros, et jusqu’à 200 000 euros en cas de récidive.
Authored by Maïmouna Goudiaby and Camille Raymond.
Face à la forte hausse des violations de données personnelles dans les hôpitaux et d’accès non autorisés aux dossiers médicaux de patients, la CNIL a publié un projet de recommandation, ouvert à consultation publique jusqu’au 16 mai 2025, sur les mesures de sécurité applicables aux dossiers médicaux informatisés (DPI). \
La CNIL entend préciser les exigences minimales en matière de sécurité applicables aux établissements de santé dans le cadre du traitement des DPI, afin de garantir une protection adéquate des données de santé des patients. Cette initiative vise en effet à établir un cadre de référence clair pour les acteurs concernés, en définissant les mesures considérées comme essentielles au regard des obligations prévues par le RGPD et des recommandations de la CNIL et de l’ANSSI.
La recommandations s’adresse principalement aux DPO, responsables informatiques, professionnels de santé et directions d’établissement.
Une fois adoptée, la recommandation aura une double portée : elle constituera, d’une part, un outil opérationnel destiné à accompagner les professionnels dans leur mise en conformité avec la législation en vigueur ; et, d’autre part, un référentiel pouvant être mobilisé dans le cadre de contentieux liés à la sécurité des traitements de données de santé.
La CNIL invite tous les acteurs concernés à contribuer, même si leurs contributions ne concernent que certaines recommandations, afin d’adapter ces recommandations à la pratique et améliorer la sécurité des données personnelles des patients. Pour plus de détails, veuillez consulter « French DPA (CNIL) has launched a public consultation on the security of patients’ medical records »
La CNIL lance une consultation publique afin de préciser le cadre juridique applicable au traitement des données de localisation des véhicules connectés – et plus spécifiquement sur les données de localisation collectées par les systèmes embarqués des véhicules, les boîtiers télématiques, ou encore les appareils mobiles connectés des conducteurs et passagers.
Le traitement des données de localisation est encadré par le RGPD, mais également par l’article 82 de la loi Informatique et Libertés, qui transpose en droit français la directive ePrivacy. Cet article impose un consentement préalable à tout accès ou enregistrement d’informations sur l’équipement terminal d’un utilisateur, ce qui inclut la géolocalisation. Ainsi, la CNIL estime que le traitement des données de localisation issues de véhicules connectés nécessite généralement un consentement préalable. En matière de lutte contre le vol de véhicules, la CNIL considère que deux interprétations sont possibles, consentement préalable ou non, et soumet ses raisonnements à la consultation publique.
Les constructeurs, gestionnaires de flottes, prestataires de télématique et intégrateurs sont directement concernés par ce projet de recommandation qui pourrait avoir des impacts significatifs sur les modèles économiques basés sur la connectivité et la collecte de données.
La CNIL invite l’ensemble des acteurs concernés par le traitement des données de localisation dans le secteur des véhicules connectés à participer à cette consultation publique. Sont notamment visés les constructeurs automobiles, les gestionnaires de flottes (courte ou longue durée), les prestataires de services télématiques, les intégrateurs et agrégateurs de données, les professionnels de l’après-vente, ainsi que les juristes, DPO, autorités publiques et organisations représentatives du secteur. L’objectif est de recueillir leurs observations pour consolider un cadre juridique à la fois conforme, opérationnel et équilibré. Pour plus de détails, veuillez consulter Connected vehicles: CNIL’s consultation promotes driver’s consent over fraud and car theft”
Authored by Julie Schwartz, Rémy Schlich, and Sarina Singh.
Le Ministère de la Transition écologique a publié, le 10 mars 2025, le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). Ce document prévoit 52 mesures et 200 actions concrètes dont quatre nouvelles actions spécifiques relatives à la commande publique, destinées à être intégrées à toutes les étapes de la passation et de l’exécution des contrats. La première concerne le développement d’outils visant à intégrer un “réflexe adaptation”, c’est-à-dire une prise en compte systématique du changement climatique dans tous les nouveaux investissements et tous les travaux de rénovation, dans l’ensemble des achats de l’État. En 2025, cette action se traduira notamment par l’élaboration par la Direction des achats de l’Etat de fiches-outils écoresponsables relatives au secteur du bâtiment, en plus de celles qui sont déjà publiées (voir Actualités Législatives et Réglementaires de février 2025). La deuxième action porte sur l’évolution de la plateforme “achats-durables.gouv.fr” pour la prise en compte des enjeux et leviers d’adaptation au changement climatique, tandis que la troisième vise à renforcer la prise en compte et la visibilité de ces mêmes enjeux dans le futur Plan national pour des achats durables. Enfin, la quatrième action consiste à promouvoir une meilleure intégration de l’adaptation climatique dans le cadre de la prochaine révision des directives européennes sur les marchés publics.
L’arrêté du 25 mars 2025 portant création d'un traitement de données à caractère personnel dénommé « base de données nationale des signatures publiques » prévu par le décret n° 2021-1205 du 17 septembre 2021 modifié relatif à la légalisation et à l'apostille des actes publics établis par les autorités françaises, publié au JORF le 27 mars 2025, institue un traitement automatisé de données à caractère personnel pour les signatures publiques placé sous la responsabilité du Conseil supérieur du notariat. Cette base de données vise à permettre la vérification de la véracité de la signature et de la qualité en laquelle le signataire de l'acte a agi par les autorités chargées des formalités d’apostille et de légalisation des actes publics. L’arrêté liste les données collectées et précise que l'accès à celles-ci est limité aux agents des autorités publiques délivrant des actes publics ainsi qu'aux autorités compétentes pour la délivrance des apostilles et légalisations, et leurs agents habilités, dans le cadre de leurs attributions respectives. Les données sont conservées en base active pendant cinq ans à compter de la cessation de la qualité du signataire, puis en archive intermédiaire pour des durées variables selon les données en cause. Enfin, les personnes concernées disposent d'un droit d'accès et de rectification auprès du Conseil supérieur du notariat, mais ne peuvent exercer un droit à l'effacement, à la limitation du traitement ou à l'opposition.
La Commission européenne a publié, le 26 février dernier, le Pacte pour une industrie propre. Ce pacte se concentre essentiellement sur deux secteurs intrinsèquement liés, les industries à forte intensité énergétique et les technologies propres, et expose plusieurs initiatives législatives et réglementaires parmi lesquelles figure la révision, en 2026, du cadre applicable aux marchés publics. Cette révision introduira notamment des critères de résilience, de durabilité et de préférence européenne dans les marchés publics et privés de secteurs déterminants.
Authored by Bruno Cantier, Astrid Layrisse, and Elisa Brunet.
La loi n° 2025-268 du 24 mars 2025 d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellent des générations en agriculture a été publiée au Journal Officiel le 25 mars 2025 (la « Loi »).
Pour rappel, le 20 mars 2025, le Conseil constitutionnel – saisi d’un contrôle a priori – a rendu sa décision sur la loi d’orientation agricole adoptée par le Parlement le 20 février 2025. Au total, 18 articles ont été censurés, soit en raison d’inconstitutionnalités de fond (e.g., principe de non-régression de la souveraineté alimentaire ; présomption de non-intentionnalité en cas d’atteinte à la biodiversité ou encore exclusion des piscicultures de la loi sur l’eau) soit parce qu’ils ont été considérés comme étant des cavaliers législatifs (e.g., exclusion des bâtiments nécessaires à l’activité agricole de l’objectif de zéro artificialisation nette) (Cf., décision n° 2025-876 DC du 20 mars 2025).
Les principales nouveautés de la Loi sont les suivantes :
La Loi est entrée en vigueur le lendemain de sa publication, soit le 26 mars 2025.
France – Décret n° 2025-238 du 14 mars 2024 relatif à l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques au sein des installations classées pour la protection de l’environnement et des installations nucléaires de base et modifiant les dispositions relatives à l’utilisation des eaux usées traitées et des eaux de pluie pour des usages non domestiques et Arrêté du 14 mars 2024 relatif à l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques au sein des installations classées pour la protection de l’environnement.
Le décret n° 2025-239 du 14 mars 2024 relatif à l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques au sein des installations classées pour la protection de l’environnement et des installations nucléaires de base et modifiant les dispositions relatives à l’utilisation des eaux usées traitées et des eaux de pluie pour des usages non domestiques (le « Décret ») et l’arrêté du 14 mars 2024 relatif à l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour des usages domestiques au sein des installations classées pour la protection de l’environnement (l’ « Arrêté ») ont été publiés au Journal Officiel le 15 mars 2025.
En substance, le Décret :
Quant à l’Arrêté, ce dernier complète le cadre posé par le Décret. Précisément, ce dernier :
Le Décret et l’Arrêté sont entrés en vigueur le 16 mars 2025.
Une feuille de route visant à définir la notion de captage sensible, dans le cadre de la transposition de la directive (UE) 2020/2184 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a été présentée par le Gouvernement le 28 mars 2025 (la « Feuille de Route »).
Authored by Laure Nguyen, Julie Paladian, and Ilia Sedoikin.
Publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (l’« INSEE ») le 25 mars 2025, les indices du quatrième trimestre 2024 – l’indice des loyers commerciaux (l’« ILC »), l’indice du coût de la construction (l’« ICC ») et l’indice des loyers des activités tertiaires (l’« ILAT ») – sont parus au Journal Officiel le 26 mars 2025.
Les indices s’établissent à :
Authored by Alice Houdart and Ilia Sedoikin.
L’article 22 de la loi n°2024-537 du 13 juin 2024 visant à accroître le financement des entreprises et l'attractivité de la France a habilité le gouvernement à prendre par voie d'ordonnance toute mesure permettant notamment (i) d’harmoniser et de simplifier les dispositions relatives à la vie sociale des organismes de placement collectif, (ii) de moderniser la gouvernance des organismes de placement collectif et (iii) de réformer le cadre des opérations des organismes de placement collectif.
C’est maintenant chose faite avec l’ordonnance n° 2025-230 du 12 mars 2025 relative aux organismes de placement collectif.
Elle introduit de nombreuses mesures de modernisation et de simplification du droit des organismes de placement collectif et en particulier son articulation avec le droit des sociétés.
L’ordonnance a modifié (i) l’organisation de la vie sociale des organismes de placement collectif afin de moderniser les règles et les formalités pour la tenue des assemblées notamment en clarifiant les délais de la mise en paiement des sommes distribuables et les règles relatives au quorum et en permettant notamment le recours à la télécommunication, (ii) à la marge la gouvernance des organismes de placement collectif en offrant notamment plus de flexibilité sur le nombre de membres du conseil de surveillance, (iii) les opérations des organismes de placement collectif afin de permettre des opérations au niveau du compartiment avec l'intégration, au sein d'un fonds divisé en plusieurs compartiments, de la notion d'assemblée de compartiment et (iv) les renvois avec le code de commerce concernant les obligations de déclaration de franchissement de seuils.
Enfin, l’ordonnance a traité du régime de liquidation des organismes de placement collectif et qui couvre la procédure de liquidation amiable en clarifiant notamment les causes de dissolution, la procédure de liquidation administrative et le régime de préliquidation.
L’arrêté du 19 mars 2025 a homologué des modifications du règlement général de l’AMF.
Après avoir fait évoluer ses règles sur les OPCVM et les FIA en mai 2024, l’Autorité des marchés financiers a modifié son règlement général pour étendre l’interdiction des commissions de mouvement à la gestion sous mandat. Celle-ci sera applicable à partir du 1er janvier 2027 pour les mandats de gestion conclus à partir de cette date et à partir du 1er janvier 2028 pour les mandats de gestion conclus avant le 1er janvier 2027.
L’AMF a annoncé qu’elle mettra prochainement à jour sa doctrine pour préciser les modalités de mise en œuvre de cette interdiction.
Authored by Charlotte Bonsch.
La Commission européenne avait présenté le 27 avril 2023 une proposition de règlement sur les brevets essentiels à une norme, c’est-à-dire les brevets qui protègent une technologie considérée comme indispensable pour fabriquer un produit ou établir et respecter une norme.
En substance, la proposition précisait notamment en son article 2 la définition de « brevet essentiel » ; était ainsi essentiel à une norme « le brevet qui contient au moins une revendication pour laquelle il n’est pas possible, pour des raisons techniques, de réaliser ou d’utiliser une mise en œuvre ou une méthode conforme à une norme, y compris les options qu’elle contient, sans porter atteinte au brevet, dans l’état actuel de la technique et des pratiques techniques normales ».
La proposition prévoyait qu’un tel brevet devait faire l’objet d’une demande d’enregistrement (art. 20), à défaut de quoi il ne pouvait pas être exécuté dans la norme, et son titulaire ne pouvait pas percevoir de redevances (art. 24).
Pour assurer l’efficacité de cette proposition, un contrôle de l’essentialité du brevet par un évaluateur était envisagé par cette proposition (art. 28). La procédure s’organisait comme suit : l’évaluateur pouvait inviter le titulaire à formuler des observations, puis rédigeait un avis motivé sur l’essentialité du brevet en cause (art. 31). Enfin, au terme de l’analyse, le Centre de compétence inscrivait le résultat du contrôle dans un registre (art. 33).
Suite à la publication de son programme de travail pour 2025, la Commission européenne a retiré cette proposition.
La CNIPA a modifié sa pratique en matière de preuves requises pour le dépôt de demandes d'annulation de non-usage.
Le demandeur qui introduit une demande de radiation pour défaut d'usage doit désormais fournir des résultats de recherche provenant de plusieurs plateformes en ligne afin de prouver qu'il n'a pas trouvé d'informations sur l'usage de la marque. Si les éléments fournis ne satisfont pas aux exigences de la CNIPA, celle-ci émettra une notification demandant des preuves supplémentaires. En l'absence de réponse à cette notification, l'action en déchéance sera rejetée.
Le gouvernement du Bangladesh a officiellement annoncé, par le biais de sa dernière gazette du 12 février 2025, que la Bangladesh Patent Act, adoptée en 2023, est entrée en vigueur le 27 février 2025. Cette réforme modernise le cadre juridique de la propriété intellectuelle au Bangladesh en remplaçant des lois obsolètes et s’aligne sur les normes internationales. Le texte officiel de la loi a été publié uniquement en bengali.
Authored by Iris Accary and Raphaëlle Métaireau.